Some people have asked for a copy of Fr. Hugh’s funeral homily for M.Jean Bijasson. M.Jean Bijasson, was a longtime parishioner and friend of the Aumônerie and former board member and Treasurer of the Fondation Irlandaise. May he rest in peace
Please find below a copy of the homily.
Chers frères et sœurs
Bonjour. Je vous souhaite la bienvenue au service funèbre de M. Jean Bijasson.
En particulier, je souhaite la bienvenue à la famille immédiate de Jean. Sa femme Geraldine et ses enfants: Killian et Coralie avec leurs familles, les petits-enfants de Jean Henri, Emma, Martin et Niamh et bien sûr d’autres parents, associes et amis.
Je m’appelle Monseigneur Hugh Connolly. Je travaille dans l’aumônerie irlandaise ici dans le 5ième. Au nom de la communauté et des paroissiens de la chapelle de St Patrick du Mont, je tiens à exprimer nos plus sincères condoléances à la famille Bijasson et à vous tous ses amis et associés.
Avant de commencer notre service ce matin, je veux vous assurer que bien que ce soit une messe d’obsèques c’est également un moment ensemble pour vraiment célébrer une vie bien vécu. La vie de notre ami, la vie de Jean Bijasson. Même au milieu de la douleur donc, nous sommes heureux d’avoir connu Jean Bijasson.
Géraldine en effet m’a demandé de nous rappeler tous que cette eucharistie est une célébration joyeuse ; joyeuse à cause des bons moments que nous avons partagés avec Jean et joyeuse aussi parce que nous savons qu’il est maintenant allé à sa récompense éternelle.
Chère Géraldine, Chere famille de Jean Bijasson,
Sœurs et frères dans le Christ,
Il y a des évènements marquants dans une vie : la mort d’un père, d’une mère est l’un de ceux-là. Quel que soit son âge, c’est comme une part de nous-mêmes qui nous est arrachée. Jean Bijasson a eu une longue vie émaillée de joies et d’épreuves. Mais ce qui compte aux yeux de Dieu ce n’est pas la longueur de sa vie. Ce qui compte à ses yeux c’est ce que Jean Bijasson a su donner du meilleur de soi-même à sa famille, à sa vie professionnelle, à ses proches et à ceux qu’il a croisés sur sa route humaine
Et Jean Bijasson a vécu une très bonne vie. C’était un homme bon, un homme juste, un homme honnête. Très croyant, très engagé dans l’œuvre de l’Église, il s’est donné à sa famille, à son travail, à sa communauté, à sa communauté de foi et à tant d’organisations caritatives et bien sûr à la communauté Irlandaise et en particulier à la fondation Irlandaise.
Jean était une personne vraiment généreuse qui voulait aider les autres et vivre l’appel à devenir un disciple dans sa propre vie. Il a eu la grande bénédiction de vivre la plus grande partie de sa vie dans ce quartier où lui et Géraldine ont élevé leurs enfants. Oonagh et Killian et où ils ont témoigné aussi l’arrivée de leurs petits enfants : Naoimh, Henri, Emma et Martin.
Par rapport à sa vie professionnelle, M. Bijasson a travaillé pour la maison Fenix dont il était Directeur pour une très grande partie de sa vie, et plus tard il a également travaillé avec grande distinction pour la Société Gesimo. Homme d’affaires de premier rang, il était reconnu parmi ses associés pour son intégrité, son équité et son efficacité discrète.
Mais Jean Bijasson avait aussi beaucoup d’autres intérêts. Son projet favori parmi tous ses intérêts était sans aucun doute son engagement passionné dans la Fondation Irlandaise, une fondation qui a supervisé la transformation de l’ancien collège irlandais [un ancien séminaire de formation de prêtres irlandais] en un centre culturel moderne et une aumônerie qui jouent ensemble un rôle dynamique et enthousiaste dans la vie contemporaine de la ville de Paris.
Jean a siégé pendant 15 ans au conseil d’administration de cet organisme et j’ai eu le privilège de partager dix de ces années avec lui. Je peux vous assurer que les citoyens irlandais de Paris et de la nation irlandaise plus généralement doivent à Jean Bijasson une immense dette de gratitude.
C’était une cause bénévole qu’il a vraiment adoré at à laquelle il a donné énormément de temps et d’énergie, de sagesse et bien sûr de conseil professionnel. Cela illustrait sa vraie nature de gentilhomme chrétien- quelqu’un qui possédait une volonté de donner aux autres et surtout à sa communauté.
Jean était aussi un homme remarquablement instruit, cultivé et bien lu. En quelque sorte il incarnait l’idéal de la Renaissance: spécialiste des sciences et des mathématiques, il s’intéressait également à la littérature, à l’histoire de la poésie et à la musique classique. Pourtant, tout son savoir était dissimulé derrière son authentique humilité et modestie et son grand sens, son très grand sens de l’humour. Mais bien que Jean ait vécu la plus grande partie de sa vie à Paris, ses origines remontent à la région d’Annecy. Ainsi ses amis disaient souvent de lui qu’il avait les traits d’un bon montagnard, c’est-à-dire :quelqu’un qui exerçait et qui gardait toujours une force tranquille.
Chères frères et sœurs quand un être cher vient à mourir, ce que nous faisons spontanément, et à juste titre, c’est ce que je viens de faire ici ce c’est à dire : évoquer le souvenir des événements les plus marquants, les plus chargés d’émotion, que nous avons pu vivre avec le défunt. Les premiers chrétiens l’ont certainement fait pour Jésus et pour les apôtres. Nous l’avons fait aussi pour Jean, en pensant spécialement aux moments forts de sa vie.
Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous invite pourtant à faire un exercice d’un autre style. Le Seigneur, en effet nous propose de regarder, non pas en arrière, mais en avant. Cet exercice-là, nous ne le faisons pas naturellement.Cela suppose tout d’abord que nous ayons de la foi, et que nous croyions à la résurrection et à la vie éternelle, comme nous affirmons dans la profession de foi.
Et notre foi nous rassure que non, la mort n’est pas la fin de tout. Ce n’est pas un arrêt de la vie. C’est plutôt le commencement de la vraie vie, de la vie en plénitude : Comme les écritures saintes nous explique : “Le Seigneur enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples. Il détruira la mort pour toujours. Il essuiera les larmes de tous les visages ; c’est lui qui l’a promis”.
Cette victoire sur la mort, promise et déjà accomplie dans la résurrection du Christ, nous donne toute confiance pour ceux et celles des nôtres qui nous ont précédés près de Dieu. Mais le mort d’un père un mari, d’un grand –père reste quelque chose qui nous frappe comme un coup de foudre.
En ces moments de deuil nos repères sont bouleversés ; nous nous sentons petits, même perdus. Dieu Lui-même peut nous sembler un peu absent.Et pourtant Jésus, le vivant, le ressuscité est autant avec nous aujourd’hui qu’il l’était avec ses disciples lorsque il leur a donné son enseignement central sur la montagne des Béatitudes qu’on vient de écouter de nouveau dans notre évangile d’aujourd’hui.
Et, cette page de l’Evangile de Matthieu, nous la connaissons par cœur… ou presque ! Parce qu’elle est notre charte de vie, à nous chrétiens, et ce sont ces paroles de bonheur qui ouvrent le message de Jésus, le message de Dieu aux hommes !
Jésus ne commence pas par nous faire la morale mais par nous souhaiter d’être heureux ! Il s’y reprend par huit fois, en nous offrant au moins huit portes d’entrée différentes pour entrer dans le bonheur de Dieu! Il y en a pour tout le monde !
De plus, parmi ces huit béatitudes, deux se réalisent déjà dans la vie présente, mais les six autres trouveront leur accomplissement que dans l’éternité ! Alors, avec Jésus, le présent de nos vies est le commencement de l’éternité. La vie éternelle que nous commençons de vivre aujourd’hui.
Chaque année, à la fête de tous les saints, cette page du sermon sur la montagne est proclamée aux chrétiens pour leur rappeler le chemin de la sainteté, un chemin que l’on peut éclairer par ces mots de saint Augustin : “Aime et fais ce que tu veux !”
Ce matin, en cette heure d’intense émotion et d’intense communion, chers amis de la famille Bijasson c’est avec cet appel au bonheur que vous avez souhaité éclairer ce “mystère” de la mort bouleversante de votre cher Jean.
Les béatitudes de l’Evangile de Matthieu éclairent à leur façon cette autre parole d’espérance de l’Evangile de Jean : “Il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père”. Dieu nous aime comme nous sommes faibles et fragiles. Et Jésus ne cesse de redire qu’il a une préférence pour les humbles et pauvres de cœur. Les pauvres de cœur donc ont la première place dans la liste des béatitudes comme dans toutes les rencontres de Jésus.
Chers amis, frères et sœurs, dans cette joyeuse et intense communion entre les vivants et les morts que la Résurrection de Jésus nous ouvre, continuons de vivre ce beau message des béatitudes. Il est une formidable espérance pour un avenir éternel.
Il est aussi – et j’y crois de tout mon cœur – le plus beau chemin de bonheur qui nous est proposé ici-bas pour vivre en frères et sœurs, pour combattre l’égoïsme et la volonté de puissance, pour faire place aux pauvres et aux humiliés !
Les béatitudes renversent bien souvent nos échelles de valeurs, elles nous remettent sans cesse devant la clé du mystère de notre vie présente et future : aimer ! “C’est l’amour – écrivait saint Jean – qui nous fait passer de la mort à la Vie !”
Ce passage, nous en faisons mémoire et nous l’inscrivons à chaque fois dans la réalité de notre vie présente quand nous communions au Corps ressuscité du Christ qui se donne à nous à travers le Pain et la coupe partagés !
Chers Géraldine, chers Oonagh et Killian, chère famille et petits enfants et vous tous qui aimez Jean, c’est tout particulièrement dans cette communion au Corps du Christ que nous recevons et que nous formons que nous percevons cette nouvelle présence de Jean, notre amie !
Et aimer c’est ce que votre cher Jean Bijasson a fait de façon admirable tout le long de sa vie, de sa vie de témoignage au bonheur et à la bonne nouvelle.
Que cette messe soit donc pour nous un moment de pause dans nos activités et nos préoccupations. Et qu’elle permette de dire « À Dieu » à notre cher Jean, dans la foi et avec grande sérénité.
Comme les disciples de jésus, mettons notre confiance en celui qui s’est fait le Rédempteur, le frère et le Sauveur de nous tous et toutes, et disons dans notre cœur : « Oui je sais que mon Libérateur est vivant et que je verrai Dieu de mes propres yeux ».
Chère Géraldine, chère famille, chers amis, Jean Bijasson est maintenant devant son Sauveur, face à face, avec son Dieu qui est tendresse et miséricorde. Et de plus il est ici, nous le croyons, auprès de nous, mais – bien sûr – autrement !
Je ne résiste pas à finalement vous citer ce verset de l’évangile de Matthieu qui nous parle tant, Jésus qui dit à ses disciples : « Venez à moi vous tous qui peinez, et moi je vous donnerai le repos et la paix,
C’est mon espérance en ce jour pour Jean Bijasson;
C’est ma prière aussi pour chacun de nous.
Par Jésus Christ qui vive et règne avec le Père dans l’unité de L’esprit Saint maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.